lundi 19 mai

Je me retirerais bien au fond d'un bois, mais avec un portable (histoire de mettre en ligne mes Notes de la cabane).

mardi 20 mai

Heureusement qu'il y a le festival de Cannes après les grèves et les attentats.

mercredi 21 mai

Ferry : ayez pitié de cet homme. C'était l'aboutissement des efforts de toute une vie. A peine le temps d'en profiter; déjà sur le point d'être viré.

jeudi 22 mai

Il y a quelque chose de bizarre dans la manière qu'a ce gouvernement de procéder (actes manqués, dirait le freudien de service). Des hommes décidés à tout faire pour provoquer une grève générale du type mai 68 n'agiraient pas autrement.

vendredi 23 mai

SUEUR SOUS LES SUNLIGHTS

C'est le feuilleton préféré du moment, ici, au GFIV (avant même le mouvement social larvé dont joe le gloseur nous dit pourtant qu'il serait "potentiellement pré-révolutionnaire").

samedi 24 mai

Je me souviens d'un type qui bossait dans un club de plage. Un truc avait attiré mon attention : sur son t-shirt, il y avait le logo de Sun Records. J'ai fini par lui parler. Il l'avait acheté là-bas, à Memphis (Tennesse), dans les anciens studios de Sam Phillips, transformés depuis en musée pour touristes. C'était un fan absolu de Jerry Lee Lewis, dont il collectionnait les singles originaux. Je lui ai demandé s'il aimait le Jerry Lee country (like me). C'était le cas.

dimanche 25 mai

Vous avez raté 68 (trop petit ? pas encore né ?) ? Alors ne ratez pas mai 2003. Les détails sur les manipulations secrètes qui vont conduire au soulèvement général ici.

lundi 26 mai

Pour ceux qui en douteraient, les histoires de révolution soutenue par le GFIV, c'était pour rire. La réalité est plus froide, plus grise, plus fillon.

mardi 27 mai

Encore en grève. Ce n'est pas tant le contenu (dont je me désintéresse, je l'avoue), c'est le ton qui m'indispose et me met de mauvaise humeur.

mercredi 28 mai

It's a shame. Le seul James Bond crédible depuis Sean Connery est déjà trop ridé. Toujours est-il que mon fils (14 ans) vient d'acheter le dernier. Dans une scène, à un trop court moment, on entend London Calling. Et là, sur l'ordinateur, je viens de voir que les Clash étaient en téléchargement : tous les chemins mènent au rock n' roll.

jeudi 29 mai

Entre les ponts, les grèves, j'ai travaillé cinq jours au mois de mai (j'ai vérifié). No comment...

vendredi 30 mai

7h30 du matin, il fait déjà chaud. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais me réconcilier avec la valeur travail (que je respecte par ailleurs : c'est grâce à elle que j'ai réussi à trouver une niche confortablement rémunérée où je peux maintenant me reposer).

samedi 31 mai

Ok, c'est facile de critiquer. Mais repousser la loi sur l'autonomie des universités à l'automne était la dernière chose à faire. Cela signifie clairement : " Vous pouvez me faire reculer les mecs, mais il faut frapper très fort. Il me faut de l'insurrectionnel."

dimanche 1 juin

Henri Michaux. Il existe une énigme fascinante dans son parcours, que Maurice Nadeau a bien pointée. Lorsqu'il entreprend les expériences avec la drogue, auxquelles il consacrera dorénavant l'essentiel de ses textes, Michaux adopte une attitude sceptique (la même que Baudelaire, en fait), limite scientiste, genre : "Ouais, bien vu les illuminations en technicolor. Mais on ne me la fait pas. Paradis en carton-pâte, misérable miracle de pacotille. Je n'ai que faire de cette béatitude au rabais." Défoncé, mais digne. Et puis soudain, changement de ton. Brusque abandon, sans réelle explication (Illumination ?). Lui qui nous avait habitués au commentaire distancié, légèrement sarcastiques, plonge tête baissée dans un nirvana halluciné et, il faut l'avouer, de toute beauté (grand moment de poésie). "Paix ! Paix ! Paix !", clame-t-il désormaix à longueur de pages tel un Ginsberg sous acide déguisé en gourou indien et secouant sa petite clochette. C'est quand même assez dingue, non ? Un peu comme si Rafarin allait chercher son perfecto au grenier pour nous offrir une reprise de Summertime Blues, ou si Luc Ferry se mettait à dévorer Mille plateaux en annonçant partout que Deleuze a raison et que Finkelkraut est un gros connard psychorigide.

lundi 2 juin

J'ai regardé les hebdos, genre l'Express, le Point, etc... Pas une couv' sur la crise sociale. A croire qu'ils sont tous sur la ligne du gouvernement. (Rien A Signaler, comme disait Louis dans son journal, le soir du 13 juillet 1789).

mardi 3 juin

Horreur et décadence : journal updaté à 23:36 au lieu de 7 heures du matin.

mercredi 4 juin

Quelqu'un prend le mégaphone. «Pour garder le moral, J'invite les collègues à ne surtout pas regarder le 20 heures à la télé.» (Libération) Moi je m'en fous, je suis en plein dans une love story torride.

jeudi 5 juin

Fin de la parenthès lecture des journaux et actualité. J'ai rechuté dans l'indifférence vis-à-vis de l'évolution de nos sociétés. Je vais retourner m' acheter des romans dès que les transports seront revenus à la normale.

vendredi 6 juin

Hier soir, soirée anti-hype pitoyable (obligation professionnelle). Je regarde ce que faisaient les crevards de la hype au même moment.

samedi 7 juin

Un lecteur m'écrit.

Ces quelques lignes pour vous dire mon enthousiasme en découvrant
"Sleepless" le disque solo de ce vieux brigand de Peter Wolf.
Digne, inspiré, élégant et surtout pas gonflé aux additifs branchouilles
devenus incontournables.
Ses potes - du beau monde - sont venus l'accompagner en studio : Steve
Earle, Keith Richards, Mick Jagger, Kenny White, etc.

J'ai lu quelque part - peut-être chez vous ? - que c'est le disque solo que
le frontman des Stones n'a jamais réussi... Pas faux, mais sur ce coup le
père Jagger n'est pas jaloux puisqu'il assure des backing vocals où il est
immédiatement identifiable.
C'est un disque qui me fait un peu penser au très beau "Bring the family"
de Johh Hiatt paru il y a bien 15 ans maintenant et sur lequel il éatait
accompagné de Keltner, Cooder and Co. Une autre merveille.

dimanche 8 juin

Il n'y a rien de mieux que se lever tôt juste après la pluie, quand l'air est chaud et humide, chargé de parfums végétaux. On prend un café sur la terrasse et on se dit que, pour aujourd'hui, on ne va pas trop penser aux problèmes de société. On va juste essayer de bien profiter de cette journée (qui a dit facile ?).

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