lundi 15 décembre

Je découvre le groupe culte Big Star. C'est tellement beau que je n'arrive pas encore à réaliser complètement. Une sorte de croisement, hybride mais parfait, entre les Byrds de Heigh Miles High et le Velvet live 1969.

mardi 16 décembre

La version d'Under My Thumb enregistrée à Altamont (69) est tout simplement insupportable d'intensité. Hier soir, en l'écoutant, j'ai manqué plusieurs fois de me lever pour l'interrompre. Sur le fichier MP3, un mec avait écrit un truc du genre "the most hanted version I've ever eard". Je parlerais plutôt de version habitée. Comme si, ce soir-là, les Stones avaient tout misé sur la seule force de la musique pour rétablir le calme. Chaque note jouée par Mick Taylor pendant cette interprétation est remplie d'angoisse sublimée. C'est le côté religieux du blues qui ressort, l'appel vers le ciel (Oh lord, have mercy on me) quand tout semble sombrer dans le chaos. Keith est semblable à lui même. Il tient un middle-tempo bizarre, légèrement à contre-temps. On l'imagine les yeux mi-clos, s'enfonçant le plus loin possible dans la musique. Bill est OK (la basse est mixée très en avant). Jagger balance à la poubelle son catalogue d'effets et de grimaces vocales. Le moindre Oh yeah est débordant d'intensité. A un moment, le chant s'arrête. Le chanteur s'absente (une bagarre à séparer ? Une fille dans le public à protéger ? Une discussion serrée avec un Hell's ? En tout cas, on se doute que ce n'était pas pour boire un verre d'eau). La musique continue, seule, impeccable. Lorsqu'il réapparaît enfin derrière le micro, il entre dans le refrain à l'arrache et se retrouve calé dans le move comme s'il n'en était jamais sorti, à la whole again ( tout mon vocabulaire djeun d'un coup, là). Puis vers la fin, modifiant légèrement les paroles (I say it's alright, ad libitum), Jagger chante "I pray that it's all right".

mercredi 17 décembre

Ce qui reste : jouissance de l'art dans la relation esthétique et déconstruction des normes intellectuelles et culturelles. Je veux parler d'un mode de vie un peu limité, déterminé par la situation historique.

jeudi 18 décembre

En plein changement de fournisseur d'accès (ADSL is coming home). Vous lirez tout ça avec quelques jours de décalage.

vendredi 19 décembre

Deuxième jour sans Internet. Comment ça fait ? Des petites montées de manque à certaines heures, qui s'estompent très rapidement.Je suis étonnamment cool. Tentative pour me rendre à l'agence France Telecom la plus proche. Ce qui signifie rouler un moment, traverser des zones industrielles semi-rurales, des rond-points, emprunter un tronçon de quatre voies, pour arriver au bourg voisin. Et là, je tombe sur le village du prisonnier en pleine préparation de réveillon. Foule, embouteillage, pas de place pour se garer. Je me sauve et renonce pour aujourd'hui.

samedi 20 décembre

Troisième jour. J'en ai plus rien à faire. Je laisse Bill ou Pat s'en occuper (Joe prône un retour dans la plus complète clandestinité). C'est les vacances, anyway.

lundi 5 janvier

Finalement, nous revenons sur le ouaibe, et en haut débit. Il serait faux de prétendre que ce n'est pas un plaisir. Celui-ci vient s'ajouter. Losqu'il n'est pas là, il ne manque pas vraiment. C'est du surplus, une couche supplémentaire. Qui permet, entre autres, de souhaiter bonne année à nos visiteurs.

mardi 6 janvier

Tout le monde aime bien le GFIV. J'ai l'impression que nous sommes en voie de reconnaissance, ce qui signifie toujours la fin pour une minorité active.

mercredi 7 janvier

Tout est réversible. Cet aspect des choses met du temps à s'imposer parce qu'il va contre presque tous nos principes explicatifs (dont le principe d'identité). Il suffit pourtant d'observer un peu la nature.

jeudi 8 janvier

Dans une période aussi troublée, lorsque règne la plus complète confusion, la question principale est, me semble-t-il, de conserver son cap sans s'isoler et se couper des autres. C'est assez simple, finalement. Il suffit d'écouter son feeling au moins autant que l'avis des experts, et de se faire confiance. Sur la question de votre propre désir, vous en savez plus que n'importe quel expert.

vendredi 9 janvier

C'est quoi, le buzz, en ce moment ? Il faut absolument que Djee nous fasse parvenir sa playlist parce que là, soit on replonge vieilleries, soit on se met au Rn'B' (ça sonne de plus en plus soul 70's et en plus les chanteuses sont splendides; mais c'est du djeunisme).

samedi 10 janvier

Vous savez à quoi je pense en ce moment ? Je me place mentalement en face d'une oeuvre d'art (disons un Manet bien jouissif au Musée d'Orsay : "L'asperge"). Et de l'autre, je place de la marchandise visuelle (de la pub, des couvertures de mags, des produits filmiques, des émissions audiovisuelles, etc). Vous avez remarqué que l'asperge de Manet est seule. En face, pour respecter l'équilibre des forces, vous pouvez faire défiler à flux tendu un océan d'images et de sons. Alors ? Faites l'expérience vous-même si vous en ressentez l'envie ou le besoin. Sinon, oubliez tout ça.

dimanche 11 janvier

Esprit brumeux. Corps engourdi. Je vais me traîner jusqu'à la cuisine et refaire du café.

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