Tout le monde fait de son mieux. Même le dernier des nazes est en train d'essayer de bien faire, à sa façon. Et au nom de quoi viendrait-on disqualifier sa manière de bien faire ? Si l'évolution a conservé les crevards, les cassos et les nazes, c'est qu'ils doivent bien servir à quelque chose.
mardi 13 avril
Les pages comme celles-ci, cela ne durera pas éternellement. La France pourrait monter la voie en la matière en mettant en place une législation tellement contraignante et menaçante pour les hébergeurs que ceux-ci renonceraient à héberger, à cause de la surveillance et de la censure qu'on veut leur faire appliquer.
mercredi 14 avril
Les journalistes, qui ont raison de se méfier de la concurrence déloyale du web, balancent les histoires de rumeurs conspirationistes comme autant de preuves : il faut en finir avec la liberté qui règne dans ce média out of control.
jeudi 15 avril
Astral weeks n'est pas un disque qu'on met, comme ça, entre deux trucs. Pas une suite de chansons, mais un flux, avec des modulations; une sorte de jaillissement irrépressible comprenant des pointes (les cuivres dans Way Young Lovers Do), des périodes d'accalmie (Cyprus Avenue), et de purs moments d'extase (Ballerina).
vendredi 16 avril
Je suis moins souvent en colère que par le passé. L'irritation venait du fait que je ne comprenais pas bien les stratégies. Il faut faire avec tout ça. Non seulement les calculs d'intérêt ne disparaîtrons pas, mais si vous ne vous y adaptez pas d'une manière ou d'une autre, c'est vous qui risquez de disparaître.
samedi 17 avril
Je ne sais pas trop de quoi j'ai envie pour ces vacances : lire au soleil quand il y en a, changer le cours des idées, ne plus penser à rien, visiter les montagnes chinoises (au Grand Palais), faire de longues siestes ?
dimanche 18 avril
Un petit dernier avant notre interruption momentanée des programmes. See you later, anyway...
lundi 3 mai
Allez, je triche un peu. Au lieu de taper mon truc le matin, je m'y mets la veille au soir. J'anticipe. Reprise du travail : je risque d'être un peu down. D'ailleurs je le suis déjà. Et je n'ai encore rien vu...
mardi 4 mai
Captain Pat a déniché des films rares (et donc cultes) : Eat the document ( tournée 66 de Dylan) et Cocksucker blues (tournée 72 des Stones). Ces films arrivent certes un peu tard, à un moment où l'on ne cherchait plus vraiment à les voir. Leur intérêt est qu'ils captent au plus près le mode de vie qui accompagnait les tournées de rock dignes de ce nom. Et il est bon de pouvoir les visionner à un moment où les acteurs principaux sont encore vivants, plus ou moins actifs, et à peu près présentables.
mercredi 5 mai
Je ne sais pas si vous avez remarqué à quel point l'activité organisée de manière collective est inefficace ? Pourtant, malgré les échecs flagrants, répétés, elle est jugée préférable à l'activité individuelle et spontanée - plus efficace il est vrai, mais tellement incontrôlable.
jeudi 6 mai
La pelouse du GFIV pousse à une vitesse incroyable ces temps-ci. Et je vais vous annoncer une chose : je viens de découvrir que j'aimais bien passer la tondeuse. Ce n'est pas passionant en soi mais, comme pour la conduite automobile, cela nécessite une forme d'attention flottante particulièrement propice à la réflexion et à la résolution de problèmes. Beaucoup de bonnes idées viennent en tondant la pelouse (et en plus, le résultat est beau).
vendredi 7 mai
Les choses sont simples. Parfois tellement simples qu'il faut feindre de les trouver compliquées. Et c'est ainsi, avec le temps, que l'on fini par croire aux complications artificielles.
samedi 8 mai
Nos disques durs ont une bien trop grande capacité de stockage. Les choses s'accumulent, ce n'est pas très bon. Heureusement, il y a la panne, le virus, pour effacer de temps à autres cette mémoire encombrée, surchargée, trop nourrie. Viva amnesia !
dimanche 9 mai
Il est sot de chercher une explication générale et plus sot encore de la trouver (citation de mémoire de Nabokov). Un travail de recherche m'amène à m'intérresser à la posture de l'observateur et je découvre qu'il faudrait s'en tenir là, en fait. Il n'y a rien de plus à faire, mais c'est un travail exigeant : regarder attentivement ce qui se passe directement sous nos yeux et suspendre toute tentative d'explication générale. Just look and see (et bon dimanche !).
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