lundi 26 octobre

(source)

Vous voulez savoir quels sont les artistes contemporains qui me débectent le plus ? Vous avez de la chance. On les a tous rassemblés à l'occasion d'une exposition à la Tate. C'est le retour du pop pour collectionneurs friqués. On nous présente les jeunes artistes "insolents", on nous raconte leur ascension fulgurante dans le monde de l'art, les sommes record, comme si cela allait nous faire oublier que ces oeuvres sont nulles sur le plan artistique et réactionnaires sur le plan politique. Rock off !

mardi 27 octobre

"Le capital qui joue aux dés, notre royaume".

Tiré de A toi , un grand moment de poésie anarchiste. J'ai repensé à Ferré parce que je l'ai vu l'autre jour dans un plan de télévision, une image rapide dans un documentaire consacré aux émissions littéraires. Léo était à gauche de l'écran, assis à une table (je ne sais plus sur quel plateau). Il ne disait rien, ne bougeait pas. Il était juste là, avec sa clope, son cuir noir et sa crinière qui prenait la lumière des spots. Une sacrée présence. Dans les seventies, Léo venait assez souvent faire de la provoc sur le petit écran. Les beaufs le haïssaient, les bourgeois en avaient peur. Il avait tout pour être mon héros.

mercredi 28 octobre

Pour se distraire en cette période de vacances, une petite vidéo sur le travail.

jeudi 29 octobre

Je ne sais pas si vous avez regardé la vidéo. Vous devriez, c'est éclairant. A l'opposé du lieu de travail tel qu'il est décrit par Christophe Dejours, il y a la chambre. "Une chambre, écrit Michaux, c'est être à l'abri. Être préservé. Être à l'écart. Séparé des autres, des gêneurs. Rentré en soi.".

vendredi 30 octobre

"It was Holmstrom who gave Punk its comic-book look with his cartoon covers and insistence on using hand lettering instead of type for most of the magazine's articles. Holmstrom had a special eye for cartoon lettering that is reflected in the magazine's distinctive logo, and in creatively lettered" (Extrait du catalogue de l'exposition Punk Art)

samedi 31 octobre

 

Brigitte sort le manifeste des vieux qui emmerdent les djeuns et s'opposent à toutes les prohibitions contemporaines.

dimanche 1 novembre

 

lundi 2 novembre

Ben alors ? Personne ne veut du vaccin de Roselyne ? Moi, je viens de me faire immuniser en chopant un truc qui a tout l'air de ressembler à la grippe. J'ai passé la semaine écoulée au lit. Very nice, surtout lorsque la pluie tombe et que les feuilles s'envolent de l'autre côté de la fenêtre. Mais tout a une fin. Je commence à retrouver mes forces et il est beaucoup plus difficile de rester au lit quand on est en pleine forme.

mardi 3 novembre

Terminé la lecture du livre d'Enrique Vila-Matas. A la fin, il évoque un écrivain nommé Casa Ros que personne ne peut voir parce qu'il vit caché. Cette histoire d'écrivain défiguré dans un accident qui ne sort de sa retraite que la nuit, cela ressemble tellement à une fiction que j'ai immédiatement vérifié. Apparemment, Antoni Casa Ros existe bien. Et il dit ceci dans une interview : "Plus nous nous laissons emporter par l'art, plus notre capacité à voyager dans un espace plus vaste se développe et c'est pour moi dans son essence même un acte politique de la plus grande importance. Il s'agit d'accéder à un espace où nous ne sommes plus manipulables par ceux qui portent des rêves d'annihilation. La violence faite à notre imaginaire, ce n'est pas celle des artistes mais celle des politiques."

mercredi 4 novembre

Vu l'excellent Correspondant 17 (Alfred Hitchcock). Beaucoup de scènes époustouflantes dans des décors magiques en carton-pâte comme on les aime.

jeudi 5 novembre

Si vous saviez où je dois me rendre aujourd'hui et qui je vais croiser, je crois vous auriez une pensée émue pour moi.

"Soulèvements", c'est le titre sympathique d'une exposition organisée par Jean-Jacques Lebel à la Maison Rouge. L'homme a du goût et des convictions concernant la création artistique. Lorsqu'il réunit des oeuvres de ses artistes préférés, cela donne un programme très attirant : Füssli, Duchamp, Picasso, Dix, Breton, Picabia, Artaud, Schwitters, Magritte, Masson, Grosz, Michaux.... .

vendredi 6 novembre

Sorin fait de la pub pour le Lautréamont de la Pléiade. J'ai également vu passer une copie de Darrieussecq sur le même sujet. On vous l'avait dit : c'est le livre de cet automne-hiver.

samedi 7 novembre

Il y a des moments un peu lourds, avec des trucs d'adulte à faire aussi passionnants que porter la tondeuse à réparer ou assister à un stage de formation au "travail numérique". Dans ces circonstances, l'évasion mentale est une hygiène nécessaire (comme l'avait montré Henri Laborit). Entre deux galères, je pars en imagination du côté de ce concert des Flying Burrito Brothers où tout le monde a l'air heureux. " Out with the truckers and the kickers and the cowboy angels".

dimanche 8 novembre

lundi 9 novembre

Une prouesse collective à verser au crédit du pouvoir en place : à ce degré d'accumulation de personnages antipathiques, on n'arrive plus à détester quelqu'un en particulier. Même monsieur Besson - à qui on hésiterait à confier un rôle de fourbe dans un film de crainte de le voir démasqué dès le premier plan - même monsieur Besson, dis-je, ne parvient pas en dépit de ses efforts à sortir du lot. Il est aussi repoussant que les autres, sans plus.

mardi 10 novembre

 

Ecoutez Heavy Trash, le nouveau groupe de John Spencer, the last gang in town. Vaccination recommandée pour les rockers, jeunes et vieux. Ces types sont là pour nous sauver. Ils ont retrouvé la recette magique. Son, look, jeu de scène, moue à la Elvis, compositions, graphisme du site : pas une faute de goût à signaler. Regardez les vidéos et écoutez les morceaux. Vérifiez par vous-même. Je ne demande pas qu'on me croie sur parole.

mercredi 11 novembre

Le décès qui nous a touchés cette semaine : Jacno. Encore un bout de nos années punk qui disparaît. Je l'ai vu deux fois sur scène avec les Stinky Toys. La première fois, c'était vers 76 lors d'un festival qui se déroulait dans un hangar enfumé. Je ne garde pas de souvenir précis de ce concert en dehors du fait qu'ils avaient une bonne dégaine pour un groupe français. La deuxième fois, vers 78, dans une petite salle, le concert avait bien commencé. Il fut brutalement interrompu au bout de quelques chansons par des hell's qui cognaient sur le public au pied de la scène.

jeudi 12 novembre

Vu : Sabotage (Alfred Hitchcock), film pas complètement maîtrisé de l'aveu même du réalisateur et passionnant pour cette raison. Le spectateur est décontenancé par le scénario où les frontières traditionnelles entre le bien et le mal semblent floues, incertaine, réversibles. Ce flottement de l'identification, qui avait choqué la critique à la sortie et déçu les fans des Cahiers, en fait aujourd'hui un film très contemporain. A redécouvrir.

vendredi 13 novembre

Beaucoup de choses à lire dans les archives de ce blog. Les liens proposés dans la colonne de droite valent également le détour. On y trouve, par exemple, ce site remarquable consacré à la réédition numérique des archives Dada. J'avais déjà visité ce site il y a quelques temps, puis je l'avais oublié (l'amnésie internet). On apprécie la démarche de cette université, surtout quand on connaît le prix des rééditions en fac-similé des gazettes dadaïstes.

samedi 14 novembre

 

Ah oui, il y a aussi cet hommage à Keith Moon ("the constant driving force that fueled The Who to incredible heights"), avant que j'oublie le lien.

Citation de la semaine : « On ne mesure pas la puissance d’une idéologie aux seules réponses qu’elle est capable de donner, mais aussi aux questions qu’elle parvient à étouffer. » Günter Anders

dimanche 15 novembre

 

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