lundi 11 mai

Il paraît que Jagger a vu une partie de sa fortune partir en fumée. Keith aussi, je présume (s'il suit les conseils avisés de Mick en matière de finance). Au moment où on les a découverts, vers 1970-71, les Stones représentaient tant de choses pour nous, et c'était tellement différent de ça. Ils s'adressaient à nos corps, ils libéraient une énergie sauvage que la société et l'école voulaient réprimer. Leur impact était énorme. Les Stones étaient le rock, ils l'incarnaient de manière parfaite à nos yeux. Maintenant que la magie est partie et qu'il ne reste plus qu'une entreprise bien gérée, c'est si difficile à concevoir.

mardi 12 mai

"La beauté peut nous sauver." Entretien de la semaine : Marc Fumaroli (qui est censé être un vieux réactionnaire mais avec qui je suis d'accord sur beaucoup de choses en ce qui concerne la situation de l'art dans la société bourgeoise).

mercredi 13 mai

"Le peuple aymara a une conception du temps différente de celle qui prévaut dans les cultures européennes : aux yeux de celles-ci, elle serait une "conception inversée". Pour l'aymara, le passé, connu et visible se trouve devant le locuteur alors que le futur, inconnu et invisible, se trouve derrière lui." (wiki)

Et si la conception du temps linéaire était une vaste arnaque ? Une de plus ? A ce stade de falsification, plus rien ne peut nous étonner.

jeudi 14 mai

Jumpin' Jack Flash / Child Of The Moon, quelqu'un a un autre single à aligner ? J''ai aussi Honky Tonk Women / You Can't Always Get What You Want (encore une pochette sublime) en réserve, pour ceux qui ne seraient pas convaincus. Sans parler de leur dernier grand single, qui tua tout sur son passage à sa sortie (là, j'y étais) : Brown Sugar / Bitch / Let It Rock.

Bon, je pars pour un petit voyage. Retour samedi, si tout va bien. Il faudrait que j'essaie de mettre au clair (mais pas trop) la raison pour laquelle le Journal can never stop.

samedi 16 mai

"Il ne faut pas tomber dans le piège des médias qui jugent que le « surréalisme » est fini et non avenu. Pour moi, ça ne fait que commencer. Surtout Dada : cette insurrection va reprendre de plus belle dans le champ social, c’est inévitable." Jean-Jacques Lebel

dimanche 17 mai

 

lundi 18 mai

Normalement, le thème de la page, c'est "les Stones". Je dévie un peu avec Jean-Jacques Lebel, mais à peine. J'apprécie beaucoup Jean-Jacques Lebel. Il a rencontré ou côtoyé à peu près tous mes héros dans le champ de l'art et ailleurs. J'ai constaté qu'à chaque fois que j'entendais sa grande gueule, je respirais mieux. Lui au moins n'a pas profané l'esprit de Duchamp, de Picabia, de Breton, de Debord et des autres. En plus (et ce n'est pas rien), Lebel est très drôle lorsqu'il évoque ses hauts faits. Le passage où il décrit l'entrée en force au festival de l'île de White avec un futur candidat aux européennes à ses côtés, c'est énorme.

Chouette musique sur le blog de Jean marc Flahaut, arachnophile et nouvelliste

mardi 19 mai

Les grandes énigmes du goût : pourquoi est-ce que j'aime écouter Chet Baker lorsqu'il fredonne alors que je déteste tout ce qu'on appelle "scat" dans le Jazz (et ceci probablement à cause d'un traumatisme d'enfance lié à Michel Legrand) ?

mercredi 20 mai

Mon poète français du vingtième favori ? Si on me posait la question (mais qui le ferait ?), je répondrais sans hésitation Henri Michaux. A cause de son humour sarcastique, de la distance élégante qui ne le quitte jamais même dans les pires "situations-gouffres". Aussi pour la démarche d'explorateur (on peut lire certains de ses livres comme des récits d'aventures métaphysiques). Le style est concentré, sec, sans fioritures. Jamais de poses complaisantes. Lyrisme tenu en laisse. La grande classe.

jeudi 21 mai

Le lecteur attentif aura remarqué que j'avais fait l'acquisition d'un nouvel appareil photo muni d'un zoom. C'est un peu comme si je venais de me payer une nouvelle paire de lunettes. Des beautés jusqu'alors inaccessibles s'offrent soudainement à moi.

vendredi 22 mai

 

"Mais au-delà de la troisième", insista un de leurs visiteurs russes, "les dimensions existent-elles autrement que comme un simple caprice d'algébriste ? Pouvons-nous avoir accès à elles d'une façon plus que mentale ?" Thomas Pynchon, Contre-jour, p. 679

L'expérience de lecture de Pynchon n'est pas facile à raconter. Tous les soirs, c'est le même rituel. On ouvre le livre avec des souvenirs confus (un peu comme au réveil après un rêve). On retrouve un univers fluctuant, mais suffisamment cohérent pour qu'on puisse suivre vaguement le fil. On se laisse à chaque fois prendre par un dialogue, une description, un personnage. Puis on referme le livre et on le regarde comme s'il s'agissait d'un objet doté de forces magiques. Je sais que des milliers de lecteurs vivent la même chose de par le monde (il suffit de jeter un coup d'oeil aux sites pynchoniens pour s'en convaincre).

Vu Inside man (Spike Lee), très bon film de braquage qui réussit à renouveler le genre.

samedi 23 mai

Vu un bout de documentaire plutôt bien fait consacré au Mépris. A un moment on devine, en voyant Godard regarder les images du film, qu'il était tombé à l'époque sous le charme irrésistible de son actrice. C'est probablement la raison pour laquelle il l'a si bien filmée sur fond de mer bleue.

dimanche 24 mai

 

lundi 25 mai

source

Robert Crumb, on Janis (Nov. 2008): "She was my buddy—poor thing. She was a very talented, gifted singer, but she got sidetracked by fame and her life went into a disastrous tailspin. In her last days she was surrounded by sycophants and music business hustlers just full of bad advice. She was young, and in spite of her tough, hard-drinking exterior, innocent. She just wanted to please the crowds, who got excited when she screamed and stomped her feet and carried on histrionically onstage. Janis sweated blood to please the crowds. But I think she was a better singer years before that, when she sang old-time Country music and Blues in small clubs. She was great then, a natural-born country girl shouter and wailer in the good old-time way."

mardi 26 mai

Pour l'anniversaire de Bob (68 ans), l'excellent Boogie Woogie Flu a fait du bon travail. On se souvient que dans les années 80, notre songwriter à cours d'inspiration s'était ressourcé en enregistrant dans son garage deux albums de covers que je trouve très beaux. Ce "fantastic post" nous donne l'occasion d'entendre les versions originales des chansons hors du temps qui ont permis à notre héros de reprendre la route qui ne finit jamais, avec le succès que l'on sait.

Du fond de sa prison, Julien Coupat nous fait parvenir un message optimiste qui nous va droit au coeur : " La situation est excellente. Ce n'est pas le moment de perdre courage."

mercredi 27 mai

Vu un très bon docu sur Annie Leibovitz, dont les photographies ont souvent fait la une du magazine Rolling Stone - ce qui nous vaut quelques images d'archives dans les locaux du magazine où on aperçoit à un moment Hunter Thompson et son grand chapeau. Annie Leibovitz a suivi une tournée des Stones. Elle a même dû faire une cure de désintox pour s'en remettre, c'est dire si elle a vécu ce qu'elle photographiait. Keith ne se souvient de rien mais ça le fait marrer.

jeudi 28 mai

Satisfaction de courte durée en contemplant la pelouse du basement. Je contrôle à peu près la situation, mais le risque de débordement végétal reste permanent. Les films de Cannes ? Le parlement européen ? C'est si loin. Frederic Lefebvre se maintient en tête, loin devant tous les autres, pour le Prix du méchant le plus réussi. Problème : on ne sait pas s'il joue particulièrement bien le killer borné ou s'il laisse simplement sa nature se manifester .

vendredi 29 mai

Un ami, fan de longue date de Costello, me fait parvenir cette chanson extraite du nouvel album à paraître début juin. Elle est déjà gravée en profondeur à la manière d'un classique instantané. Si le reste du disque est de la même veine country et sans bavure, il se pourrait que l'on ait affaire au disque de l'été 2009.

Le fiasco politico-judiciaire qui vient. Ce ne sont pas les idées qui ont alerté les spécialistes de la lutte "anti-terroriste", c'est le style. Avoir fait d'un obscur livre post-situ un best-seller est tout de même une sacrée performance à verser à leur crédit. Ils placent la littérature très haut, puisqu'ils lui accordent ce pouvoir de déstabilisation de l'ordre dominant.

samedi 30 mai

Repos.

dimanche 31 mai

 



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