La poussée du printemps provoque un accroissement de l'élan vital. Toute cette végétation qui éclôt, cela donne de la force pour persévérer dans son existence. Rien ne peut altérer cette joie, pas même une campagne électorale.

mardi 17 avril

Mon exposition préférée du moment. c'est une galerie de couvertures de romans de gare américains (on dit "pulp"). Pas seulement parce que les artistes rivalisaient de génie dans l'illustration comme dans le lettrage des titres. Ces bouquins ont conservé le goût sulfureux de l'interdit et des sous-entendus troubles que générait la société puritaine de l'époque. Il faut avouer que sur le plan esthétique, cela avait du bon .

mercredi 18 avril

Parmi les prétendants, je n'arrive pas à en imaginer un en gagnant. Et tous me foutent les jetons. Ceci dit, le pouvoir, ça a l'air d'être cool. Vous pouvez afficher des idées en totale contradiction avec vos actes, le faire cyniquement sans vous donner le mal de sauver les apparences. Si vous avez le pouvoir, qui va oser vous faire une remarque ? Si c'est le cas, c'est que vous n'avez pas le pouvoir.

jeudi 19 avril

Le jeu entre le noir et blanc de la photographie et le rouge, c'est un vieux plan constructiviste enseigné aujourd'hui dans toutes les écoles d'arts graphiques. Cette esthétique a souvent été reprise dans l'art contemporain et dans les revues de mode. En terme de communication, le résultat n'est pas évident. On pense d'abord à une affiche du genre "SOS femmes battues". Puis, lorsqu'on s'attarde sur le portrait, cela évoque vaguement le glamour des fifties. Vive les cadeaux Bonux et les images du chocolat Poulain !

vendredi 20 avril

Je vais peut-être aller voir Dylan lundi. Du coup, je me rends compte que l'issue du premier tour a encore rétrogradé dans mes centres d'intérêt. Si l'on pouvait sortir un plan d'occupation de mon cerveau permettant de visualiser précisément mes préoccupations par ordre décroissant, on découvrirait probablement des choses scandaleusement futiles. But it's all right ma, it's life and life only (chanson que Dylan reprend régulièrement dans les derniers concerts).

samedi 21 avril.

Pour Dylan, c'est maintenant sûr. La place est prise. Je ne vois pas d'obstacle, à part une guerre civile au lendemain des élections. Je plaisante, bien entendu. Pour les élections, si comme moi vous hésitez, cessez de vous prendre la tête et suivez les conseils d'une éminente personnalité dont l'indépendance vis-à-vis des pouvoirs et d'Alain Minc n'est plus à prouver.

dimanche 22 avril

 

lundi 23 avril

 

 

 

Je vous ai préparé une émission de télé. On va dire qu'elle sera mensuelle. Cela s'appelle le Jane Sweet Show. Et c'est un spécial Chicago Blues. Enjoy !

mardi 24 avril

J'y étais.

mercredi 25 avril

Alors ? Comment c'était ? Bob était en forme pour son âge. Le groupe jouait très fort dans une salle remplie à ras bord de quadras bobos. Certains avaient amené les enfants - que cela avait l'air d'ennuyer énormément. Ils ont joué beaucoup de titres récents, et quelques reprises revisitées. Pas un mot, comme d'hab'. Dylan a joué de la guitare au début puis est définitivement passé au piano. Son guitariste joue comme lui, des solos minimalistes et mélodiques à la Link Wray. Je ne suis pas certaine que ce style ait convaincu ceux qui venaient pour écouter du folk rock. Moi, en tout cas, j'ai adoré. D'autres témoignages ?

jeudi 26 avril

J'ai vérifié sur un forum : je n'ai pas halluciné, le concert était très bon, bourré de blues et de country, mais tout ça remixé dans un style assez... déroutant. Et ça n'a pas loupé, on a parlé à la radio de foutage de gueule sous prétexte qu'il n'a pas dit qu'il aimait Paris et son cher public. Avec Dylan, on se retrouve toujours avec le même genre de réactions de déception qu'en 66. Si l'ambiance était un peu froide, c'est à cause des vigiles (un par travée, comme pour Johnny Cash à Saint Quentin) et surtout parce que Bercy pue la grosse machine à fric. Mais Dylan et son groupe étaient OK. J'aimerais bien voir passer un bootleg, histoire de creuser la version de Lonesome Death Of Hattie Carroll qu'il nous a balancée ce soir-là.

vendredi 27 avril

Poison Ivy, Françoise Hardy, Cat Power, Blondie, Nico, PJ Harvey, elles sont toutes là sur ce beau site consacré à l'éternel féminin (with guitar). S'il y en a que cela intérresse, voici la set list de mon concert historique.

samedi 28 avril

Des commentaires sur la campagne électorale ? Je suis en train de décrocher, je le crains. Il est vrai que cela dure depuis un moment. J'ai fait des efforts au début, mais là, je n'y arrive plus. L'essentiel, c'est que les français continuent à se passionner pour la politique. Tout le monde présente ça comme une bonne nouvelle pour la démocratie et moi, ça me donne bonne conscience.

dimanche 29 avril

 

lundi 30 avril

Je ne me reconnais en rien dans ce que j'entends et aucun(e) politicien(ne) ne parle, même en l'évoquant rapidement, de ce qui compte pour moi. Les grandes messes électorales finissent toujours par me mettre mal à l'aise. Elles me renvoient une vérité que j'essaie plus ou moins de gommer le reste du temps : je suis tellement minoritaire que je ne représente que moi-même.

mardi 1 mai

« Créer une ambiance, voilà le secret », nous confie Michel Martinet, vice-président de la Compagnie Albigeoise du Rotin, rompu aux méthodes d’encadrement modernes.
« Ça tient à peu de choses : un rapport sur un projet de délocalisation en Bulgarie abandonné près de la photocopieuse, deux ou trois promotions accordées aux agents les moins méritants, les oeuvres picturales complètes de Munch pour décorer l’espace détente, du rock industriel pour remplacer la musique de l’ascenseur, un stage de motivation avec l’intervention d’Alain Minc, des postes de travail sous Windows 95... Nous avons créé un environnement propice. C’est notre Feng Shui à nous ». Pour fêter dignement le travail, ce texte génial et hilarant. Je rentre demain.

mercredi 2 mai

Pour nous qui étions à l'école communale (fermée pour l'occasion), mai 68, on en a surtout vu les retombées tout le long des seventies dans la sphère de la "contre-culture" - comme on disait alors. Ce contexte historique a modelé nos goûts. Notre sensibilité a été définitivement tordue (twisted), dès le départ, et personne ne peut plus rien pour nous.

jeudi 3 mai

Kafka is here. L'édition des oeuvres complètes dans la Pléiade ayant mauvaise réputation, j'ai opté pour une anthologie de textes. J'en suis au début. Cela commence par de courts textes publiés du vivant de Kafka dans des revues littéraires. Extrait : " Je me trouve debout sur la plate-forme du tramway et je suis dans l'incertitude totale quant à ma situation dans le monde, dans cette ville, dans ma famille." Voilà le genre de phrase qui me fait dire que je ressens une étrange proximité avec lui (moins le tramway, of course).

vendredi 4 mai

C'est le printemps, Marie-Laure est de retour behind the bathroom. Ce n'est pas vraiment family oriented, mais c'est très bien quand même. Les fermetures impromptues ne l'on pas découragée et elle a raison : quatre blogs, ce n'est pas trop pour nous communiquer ses passions et son humour.

samedi 5 mai

Souvent, je démarre le journal sans trop savoir où je vais. Parfois, j'ai vraiment un truc à dire, comme par exemple lorsque Lucien Suel m'a appris que Marie-Laure Dagoit avait ouvert de nouveaux blogs. J'ai pensé que j'allais en parler parce que je savais qu'il y avait au moins une personne que cela intérresserait. La possibilité de faire circuler ce genre d'information auprès d'un réseau de happy few, c'est certainement l'un des charmes du networld. où vous venez lire cette page.

dimanche 6 mai

 

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