lundi 9 juillet

En sortant de Boulevard de la mort, je n'avais qu'une envie : voir Point limite zéro. Je viens de le trouver, j'ai regardé le début. Le générique est de toute beauté, la scène d'ouverture un régal. On commence par la fin. Un type fonce dans une bagnole blanche (tiens, tiens...) et il se fait sérieusement serrer par les flics sous le regard placide de quelques ploucs (du genre red neck). Tout ça est génialement filmé, avec des ciels bleus en cinémascope, de la poussière qui vole au loin et un sens de l'espace digne des meilleurs westerns. Ouais, ça c'est du cinéma pour les jours de pluie.

mardi 10 juillet

Avant, les mangas faisaient vaguement peur, on craignait une désocialisation chez les kids accros à ces petits livres qui se lisent à l'envers. Maintenant, c'est le contraire. On essaie de nous fourguer du manga par tous les moyens. Entre temps, certains éclaireurs ont flairé la pompe à fric. On assiste à une offensive commerciale pour tenter d'élargir le marché au-delà de sa base (ados en échec scolaire). Admirez les efforts pour changer l'image d'un produit, toucher de nouveaux publics. Vous ne pouvez pas avoir échappé à un reportage sur le sujet. Les mangas sont produits par des esclaves pour une population aliénée et docile. La France est mûre pour la "culture manga".

mercredi 11 juillet

Ciel gris du matin au soir, pluies fréquentes et baisse des températures. On refait du feu dans la cheminée et on cherche des occupations d'intérieur. Si vous avez des films, des disques ou des livres à conseiller, n'hésitez pas.

jeudi 12 juillet

Rien n'est vraiment déprimant lorsqu'on est à ce point du continuum spatio-temporel et que les vacances sont à peine entamées - juste ce qu'il faut pour décompresser sans se relever en sursaut avec l'impression d'avoir des choses importantes à faire. Rien, à part peut-être cette déclaration du président de la CNIL qui nous prend tranquillement pour des cons : "L'innovation technologique est à la fois porteuse de progrès et de dangers (...). Les individus sont tentés par le confort qu'elle procure, mais ils sont peu conscients des risques qu'elle comporte. Ils ne se préoccupent guère de la surveillance de leurs déplacements, de l'analyse de leurs comportements, de leurs relations, de leurs goûts" (le Monde). Ce qui nous préoccupe, c'est de voir à qui on confie la charge de veiller sur nos "libertés".

vendredi 13 juillet

Joe Strummer : The Future Is Unwritten est un film de montage d'archives sorti mercredi à Paris. J'ai envie d'aller le voir, évidemment. Tout le monde dit que c'est bien fait et plein d'émotion, Julian Temple a fait du bon boulôt semble-t-il. Même le Point a apprécié. Mais pourquoi avoir interviewé ce gros porcif de Bono ? C'est la faute de goût qui tue, je trouve.

samedi 14 juillet

GFIV News est de retour. Dans la première version c'était Joe, l'inventeur du concept, qui s'en occupait. Mais en bon fan de Cravan et Duchamp, Joe en fait de moins en moins. J'ai donc repris l'idée parce que ça m'oblige à lire la presse sans avoir trop l'impression de perdre mon temps. J'ai simplifié la méthode : je prends deux infos et je mélange. Mais voilà que ce blog que je croyais perdu dans les profondeurs insondables du web fait un tabac (relatif) dans certains pays arabes. J'imagine des membres de divers réseaux d'allumés en train de se casser le cul pour chercher un message codé et peut-être même finissant par en trouver. Comment leur expliquer, sans les froisser, que c'est juste du foutage de gueule ?

dimanche 15 juillet

 

 

lundi 16 juillet

 

J'aime bien le moment de l'attente, le temps de l'anticipation et des trailers. Je devrais voir le film en fin de semaine. Ici tout va bien, mais je reviens de loin. Je sais qu'il y a quelque chose de ridicule à se plaindre du temps qu'il fait. Je dois être trop sensibleà la lumière ou quelque chose dans ce genre. Remarquez, je ne cherche pas à me soigner. Je ne voudrais en aucun cas ressembler à un de ces petits mickeys qui ont toujours "la forme".

mardi 17 juillet

Vous devez avoir croisé un Mc Neil dans votre vie, vous savez le genre de vieux baroudeur qui a tout vu tout connu, jamais avare d'anecdotes incroyables. Comme il raconte bien, il y en a toujours un pour lui dire "Tu devrais en faire un bouquin". C'est ce qui a dû arriver à David McNeil un soir dans un bar à propos des aventures early sixties d'un apprentis road manager au service du bluesman Memphis Slim. On croise plein de personnages connus ou inconnus, et surtout la belle et énigmatique Angie. Idéal pour attendre la prochaine éclaircie.

mercredi 18 juillet

 

Gimme Shelter hier soir sur Arte . Les frères Maysles ont bossé le montage pour nous conduire au climax du coup de couteau et le film ressemble à une descente d'acide. Toutes ces mauvaises vibrations ne rendent pas justice à ce que pouvaient donner les Stones sur scène à cette période. Je rêve d'un film qui reprendrait les outtakes de Gimme Shelter. Pour vous convaincre de ma thèse, poussez le volume et regardez bien cette vidéo (l'image arrive au bout de quelques secondes de monochrome rouge).Voilà à quoi aurait dû ressembler un putain de film sur la tournée 69 du plus grand groupe du monde s'il n'y avait pas eu cette connerie de meurtre à Altamont. Want more ? J'ai un petit Carol en magasin. Et en cherchant un peu, y'a même un Prodigal Son que les amateurs de blues apprécieront.

jeudi 19 juillet

Les vacances commencent à faire leur effet. Je ne m'énerve plus en repensant aux connards rencontrés pendant l'hiver (et plus particulièrement à un nabot que je retrouve toujours embusqué dans un coin prêt à me glisser des peaux de banane). Mon cerveau se concentre sur l'activité présente (position de la chaise longue, livre à emporter au bout du jardin). There's always the sun (always the sun).

vendredi 20 juillet

DEVOIRS DE VACANCES

Le Kairos est un jeune éphebe grec qui ne porte qu'une touffe de cheveux sur la tête. Quand il passe à notre proximité il y a 3 possibilités:1) on ne le voit pas; 2) on le voit et on ne fait rien; 3) au moment ou il passe je tends ma main et je saisis sa touffe de cheveux et je l'arrête (j'arrête le temps) . Kairos a donné en latin Opportunitas (opportunité, saisir l'occasion). A partir de cette citation de Wiki, développer une rêverie où se mêlerons souvenirs d'expériences vécues et de lectures diverses. Répondre aux questions suivantes : 1) Pourquoi nous arrive-t-il de ne pas voir le Kairos ? (5 points) 2) Qu'est-ce qui nous empêche d'agir même lorsque nous le voyons (5 points) 3) A quelle condition sommes-nous en mesure d'arrêter le temps ? (10 points)

samedi 21 juillet

Bon, moi je fonce à Paname voir Joe mon héros. A +

dimanche 22 juillet

 

lundi 23 juillet

Je pourrais me la raconter en disant que ce qui précède est un "dispositif". Si j'avais bénéficié du soutien du Ministère de la Culture et de l'aide de la Région pour projeter mon image sur un écran géant et diffuser la musique dans une méga-sono, je pourrais même parler d'"installation". On peut en sourire, mais la liquéfaction institutionnelle de l'art contemporain pourrait aisément vous dégoûter du pur plaisir que procure l'activité gratuite qu'on nomme "artistique". Au GFIV, on ne se laisse pas abattre. Précisions : la photo est tirée de Point Limite Zéro et la musique est celle d'un fameux garage band des sixties.

mardi 24 juillet

 

Si je devais un jour faire comprendre à un extra-terrestre ce qu'est le blues...

mercredi 25 juillet

Difficile d'oublier la guérilla idéologique qui règne en maître. Quelqu'un a ramené au basement un numéro du Canard Enchaîné et la lecture de ce journal m'a fait du bien. Il n'y a pas seulement des bons dessins, dans le Canard. On trouve également des textes assez drôles, comme les extraits d'un discours anti-paresse d'une ministre chic. Il n'est pas impossible que Guy Mercier ait été inspiré par cette dangereuse fanatique en rédigeant ce texte.

jeudi 26 juillet

"Derrière chaque image, quelque chose a disparu - et c'est cela qui fait sa fascination."

Attention : petit livre qui ne prend pas de place dans le sac de plage, mais texte important. Un inédit tardif, presque un testament, où Baudrillard pose LA question : POURQUOI N'Y A-T-IL RIEN PLUTÔT QUE QUELQUE CHOSE ? Pour étayer sa description de la "révolution" que nous sommes en train de vivre (ou de subir), Baudrillard part de la photographie et analyse brillamment les concéquences du passage de l'analogique au numérique (mort de l'image, disparition du référent, de l'empreinte, etc.). Nous, ici, on part plutôt de la disparition du son analogique, mais il s'agit exactement de la même chose.

vendredi 27 juillet

Le processus de disparition décrit par Baudrillard touche évidemment le cinéma. Le projet Grindhouse de Rodriguez et Tarantino était conçu à la base comme un acte de résistance contre la mort d'un certain cinéma populaire qui les avait fait vibrer avec passion (le cinéma d'exploitation des seventies). Or, on sait maintenant que le rêve de ces deux bad boys régressifs - l'utopie nostalgique d'un retour au cinéma d'avant dans des salles à l'ancienne avec programme double - s'est heurté à la dure réalité du marché : f lop aux states, sortie séparée des deux films en France. D'où l'intérêt de cette critique qui présente le concept dans son intention originelle.

samedi 28 juillet

Le Jane Sweet Show

Emission virtuelle sans fréquence fixe

Spécial GLAM

 

 

 

dimanche 29 juillet

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