lundi 22 octobre

Moi je trouve qu'on apprend plein de choses avec, au sommet du pouvoir, un chef de vente surdoué (dans son domaine) . Première leçon : les frimeurs hyperactifs sont des losers. C'est quand même réconfortant pour les timides, les introvertis, les contemplatifs et les rêveurs. Autre enseignement : le principe fondamental de l'évolution qui postulait que la femelle était attirée par le plus gros frimeur dans la "sperm competition" de la horde, cela ne marche plus - en tout cas pas de manière systématique.

mardi 23 octobre

On croit parfois distinguer derrière les choses une sorte de signification globale qui affleure, mais pas suffisament pour que nous puissions la retenir durablement ou la formuler clairement. L'instant d'après, cette impression s'est évanouie et nous reprenons le cours plus ou moins incohérent et absurde de notre ordinary life. Bonne journée.

mercredi 24 octobre

Chez les hippies de San Francisco, je sauve celui-là. Le premier Hot Tuna figure parmi mes disques de chevet et cet album de la maturité est très beau. A true bluesman. Il fallait que ce soit dit. Et puis il y a aussi ce mec que je ne connaissais pas du tout, Jim James. Sa version de Goin' To Acapulco est particulièrement bien sentie. Il a compris le feeling assez particulier des Basement Tapes et les arrangements de cuivres de Calexico collent parfaitement au morceau. Déjà deux covers de réussies (sur quatre, c'est pas mal). Le menu complet est assez appétissant.

Disc 1
1. Eddie Vedder and the Million Dollar Bashers: "All Along the Watchtower"
2. Sonic Youth: "I'm Not There"
3. Jim James and Calexico: "Goin' to Acapulco"
4. Richie Havens: "Tombstone Blues"
5. Stephen Malkmus and the Million Dollar Bashers: "Ballad of a Thin Man"
6. Cat Power: "Stuck Inside of Mobile With the Memphis Blues Again"
7. John Doe: "Pressing On"
8. Yo La Tengo: "Fourth Time Around"
9. Iron and Wine and Calexico: "Dark Eyes"
10. Karen O and the Million Dollar Bashers: "Highway 61 Revisited"
11. Roger McGuinn and Calexico: "One More Cup of Coffee"
12. Mason Jennings: "The Lonesome Death of Hattie Carroll"
13. Los Lobos: "Billy"
14. Jeff Tweedy: "Simple Twist of Fate"
15. Mark Lanegan: "The Man in the Long Black Coat"
16. Willie Nelson and Calexico: "Señor (Tales of Yankee Power)"

Disc 2
1. Mira Billotte: "As I Went Out One Morning"
2. Stephen Malkmus and Lee Ranaldo: "Can't Leave Her Behind"
3. Sufjan Stevens: "Ring Them Bells"
4. Charlotte Gainsbourg and Calexico: "Just Like a Woman"
5. Jack Johnson: "Mama You've Been on My Mind"
6. Yo La Tengo: "I Wanna Be Your Lover"
7. Glen Hansard and Marketa Irglova: "You Ain't Goin' Nowhere"
8. The Hold Steady: "Can You Please Crawl Out Your Window"
9. Ramblin' Jack Elliott: "Just Like Tom Thumb's Blues"
10. The Black Keys: "Wicked Messenger"
11. Tom Verlaine and the Million Dollar Bashers: "Cold Irons Bound"
12. Mason Jennings: "The Times They Are a-Changin'"
13. Stephen Malkmus and the Million Dollar Bashers: "Maggie's Farm"
14. Marcus Carl Franklin: "When the Ship Comes In"
15. Bob Forrest: "Moonshiner"
16. John Doe: "I Dreamed I Saw St. Augustine"
17. Antony and the Johnsons: "Knockin' on Heaven's Door"
18. Bob Dylan: "I'm Not There"

Je viens de réécouter au casque la 18, qui a donné le titre du film. Une chanson perdue dans la partie immergée (non-officielle) des Basement Tapes qui m'avait collé le frisson quand je l'ai découverte. Je la passais en boucle à l'époque et je crois que Todd Haynes a dû faire la même chose. Indépendamment de son degré de réussite, j'aime bien son projet, le rêve qui se trouve derrière le film.

jeudi 25 octobre

Au basement, on apprécie l'arrivée de l'hiver. C'est un peu comme les premières notes du solo de Miles Davis dans So What, à la fois sans surprise (on connaît déjà, on s'y attend) et cependant suffisamment intense pour qu'on ressente à chaque fois une secousse qui vous sort momentanément de la torpeur ambiante.

vendredi 26 octobre

Il y a tous les sujets jamais abordés et qui resterons probablement dans les zones floues de l'inexprimé. Potentiellement, quand on se met à écrire, on a plus ou moins l'envie de "tout mettre". Il s'agit bien sûr d'une illusion. Ce n'est pas "le monde" qui se retrouve dans les mots, mais seulement ce qui existe en fonction de notre propre angle de vue particulier. C'est peu, mais c'est déjà beaucoup.

samedi 27 octobre

Tiens, ça c'est marrant. Moi non plus, je n'ai jamais apprécié Paul McCartney. Je ne sais pas pourquoi et cela m'indiffère totalement. En revanche, certains de mes ennemis les plus nuisibles, les plus acharnés, étaient des grands fans du joufflu de Liverpool. Ce détail m'a intriguée. J'ai toujours pensé que le clivage Stones/ Beatles n'était pas seulement un gimmick de producteur mais recouvrait une profonde ligne de démarcation esthétique, un peu comme le Classique et le Baroque dans un autre genre.

dimanche 28 octobre

lundi 29 octobre

J'ai eu du mal à entrer (un peu trop cérébral). Puis insidieusement, j'ai été entraînée et j'ai fini scotchée dans le canapé en dévorant les dernières pages. Le personnage principal est assez rebutant au départ : un golden boy dans sa limousine, froidement inhumain, hypersatisfait; un monstre ordinaire comme en produit à la pelle le nouveau capitalisme mondial.. Mais rapidement, sa fortune se met à s'effondrer à mesure que le Yen grimpe sur les marchés. Dans la lose, il commence à devenir plus intéressant - si ce n'est plus humain. La fin annoncée est à la hauteur. La rencontre avec le meurtrier (un paumé qui veut détruire ce symbole ambulant de la puissance) est traitée comme un duel de western et est d'une intensité rare.

mardi 30 octobre

Je suis en vacances mais je n'arrive pas à me détendre. Il doit y avoir un courant d'énergie coincé quelque part. Premièrement, ne rien faire. Deuxièmement, se couler dans ce rien et s'y installer. Ensuite, tenter d'y séjourner même lorsqu'on reprendra ses activités.

mercredi 31 octobre

Le Journal va être en roue libre quelque temps. On ne verra aucune différence. Edie par Patti Smith, il y en a que cela intéresse ? Bien sûr que oui, sinon vous ne seriez pas en train de traîner par ici. Une petite communauté informelle regroupée autour d'une certaine sensiblité esthétique, voilà l'avenir. Demain, un lien ultra pop, un truc de ouf. See you soon...

jeudi 1 novembre

Vous êtes au bureau ou à la maison et vous avez du temps devant vous. Vous souhaiteriez utiliser ce précieux temps de manière utile en approffondissant votre culture pop ? J'ai ce qu'il vous faut. Ni plus ni moins le site du mois au basement. La page peut être assez longue à charger mais votre patience sera récompensée. Des trésors oubliés dans tous les recoins : trailers et affiches de films de séries Z, vieilles publicités, John Waters, pin-ups, couvertures de comics, Batgirl, badges monsters et cartes BubbleGum, Dracula et Jungle Woman. Ceci n'est qu'un aperçu pour situer l'ambiance. Au fait, pour les minijupes vintage, c'est par là...

vendredi 2 novembre

 

Spécial dédicace à un pote qui passe peut-être par là (on se croirait sur un Skyblog). Je vais bientôt faire un tour à Paris. Tout va bien. I hope you so. Stop.

samedi 3 novembre

La réécriture de l'histoire récente par les idéologues de la domination n'a qu'un but : faire disparaître définitivement toute trace de rapport conflictuel entre dominants et dominés. Sous-estimer la violence et l'efficacité de l'opération reviendrait à y succomber.

dimanche 4 novembre

lundi 5 novembre

Je viens de voir le docu "Dylan à Newport 63-65". D'abord, bénissons l'époque où l'on sort à destination des consommateurs quantité d'archives sonores et visuelles. Sur ce terrain, Dylan semble constituer un bon fond de commerce, une valeur sûre auprès des quinquas. Mais ne boudons pas notre plaisir. Surtout que ce film s'avère très intéressant. On voit comment Dylan fait son chemin à pas de géant sous le regard bienveillant du patriarche Pete Seeger, chaperonné par une Joan Baez insupportable. Tout le début est assez ennuyeux, avouons-le. Les choses commencent à chauffer lorsqu'il se pointe avec une petite veste noire et chante If You Gotta Go, Go Now exactement comme s'il était soutenu par un groupe électrique. Un vent violent souffle dans son dos (tout un symbole). Plus rien ne l'arrêtera. On a beau être préparé par quelques images de répétition avec Bloomfield et son band, l'apparition avec la guitare électrique en 65 est une grosse claque. Pour des mecs qui venaient juste de répéter, ils sont bien en place. Bobby dégage autant d'énergie qu'une centrale nucléaire. C'est bien sûr ce final entré dans l'histoire qui donne tout l'intérêt de la compilation. Bob s'adresse directement aux folkeux bornés et conformistes. Je bosserai plus à la ferme de Maggie. On connaît la suite.

mardi 6 novembre

A présent, tout le monde peut voir ce qui s'est vraiment passé à Newport en 65. Bob, sanglé dans une veste en cuir noir, balance un Maggie's Farm qui dépote salement. A la fin de la chanson, la foule gueule, c'est presque l'émeute. De plus en plus crispé, Bob enchaîne sur Like A Rolling Stone. Puis il quitte la scène, sans un mot, sans un geste, au bout de deux chansons, alors que c'est la clôture du festival. L'ambiance est tendue. Les folkeux viennent de subir une agression rock caractérisée de la part de celui dont ils avaient fait leur héros l'année précédente. Un barbu (qu'on voit au dos de la pochette de Bringing All Back Home, peut-être un chanteur de Peter, Paul and Marie) monte sur scène pour tenter de calmer la foule en disant que Bob va revenir. Il jette des regards anxieux vers les coulisses. Puis il annonce soulagé que le chanteur revient avec une acoustic guitar (C'est Johnny Cash l' aurait passée à Dylan, selon la légende). Lorsqu'il revient, on a l'impression qu'il a les larmes aux yeux. C'est peut-être juste de la sueur. En tout cas, il est secoué. Il chante une très belle version de Tambourine Man, puis balance un It's All Over Now, Baby Blue en guise d'adieu définitif. A la fin de la chanson, la scène est vide sans qu'on l'ai vu la quitter. Il n'est plus là.

mercredi 7 novembre

Les vacances arrivent à leur terme. Il va falloir sortir de la cabane. Peut-être que c'est bien. J'en doute, mais je m'accroche à cette hypothèse.

jeudi 8 novembre

Il faut être prévisible et ne jamais afficher que l'on s'amuse de la situation. Cette attitude est tenue pour dangereuse dans tous les systèmes à hiérarchie pyramidale. .

vendredi 9 novembre

Réveil en retard. Pas le temps. Sorry.

samedi 10 novembre

Par la fenêtre, on peut voir le jardin du basement jonché de feuilles. Difficile d'échapper à ce mood mélancolique d'automne, alors autant s'y abandonner. Fond sonore : Sea Change de Beck, disque ennuyeux et beau.

dimanche 11 novembre

 

 

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