lundi 11 août

J'ai quand même trouvé une exposition où j'ai regardé ce qui était sur les murs. Il s'agit d'un petit accrochage consacré aux aquarelles du musée d'Orsay. L'expo est planquée au fond d'une salle (vers la droite en entrant). On peut y voir quelques chefs-d'oeuvre de Cézanne, des notations émouvantes de Manet sur des petites feuilles de carnet et plein d'autres choses étonnantes comme savaient en faire les peintres à l'époque (la Jean Clair touch).

mardi 12 août

J'ai envie de faire un break. Impossible de dire combien de temps ça durera. On va dire la semaine, en gros.

jeudi 14 août

"Travaillez, travaillez, prolétaires, pour agrandir la fortune sociale et vos misères individuelles ; travaillez, travaillez, pour que devenant plus pauvres vous ayez plus de raison de travailler et d'être misérables. Telle est la loi inexorable de la production capitaliste" Paul Lafargue

Non, le travail ne rend pas libre. Une saine lecture pour se désintoxiquer de la manipulation opérée par Trucmuche et ses conseillers zombies (il est vrai qu'on se demande ce qu'ils pourraient trouver à faire pendant leur temps libre, à part imaginer de nouveaux écrans de fumée idéologique en poussant des ricanement sardoniques).

Je repars.

@+

lundi 18 août

 

C'est une tradition au basement, nous ne ratons jamais un Batman. Cela tombe bien car The Dark Knight est un excellent cru qui laisse un sentiment de perfection jamais atteint dans cette série. A signaler, un Joker très convainquant magnifiquement interprété par le défunt Heath Ledger (qui jouait Dylan dans I'm Not There) et une bande son bruitiste très dense qui agit directement sur le système nerveux. Il y a aussi quelques bons dialogues, notamment lorsque le Joker explique que tout le monde a des plans (sauf lui) et que ce sont toutes ces planifications qui génèrent le chaos.

mardi 19 août

J'avais écrit un texte où j'abattais mes cartes. C'était assez heavy. Entre temps, j'ai lu un passage de Gracian (avec un accent bizarre sur le a) où il est formellement déconseillé de se faire trop clairement comprendre. Il a su me convaincre, je laisse tomber les explications de fond. Batman : les Inrocks ont aimé (promis, je ne le savais pas) et en plus, ils en parlent bien. Un truc chouette avec les "nouvelles technologies de l'information", c'est qu'on peut se faire une idée des concerts qu'on a raté. C'était au tout début de l'été, déjà loin. J'ai envie de crier "Hey, les mecs! Arrêtez tout!", "Donnez moi encore un peu de temps, j'ai l'impression d'être sur le point de trouver ce que je cherchais." *

* Je m'adresse à ceux qu'on ne voit jamais (comme les juges qui s'occuppent du sort de K. dans le Procès)

mercredi 20 août

Il faut faire un exercice cognitif pour réaliser qu'on est fin août et pas début novembre. Oui, je parle de la météo. De quoi voulez-vous parler d'autre ? Les Russes, les Chinois, les Américains ? Même Adler s'avoue largué devant les bouleversements géostratégiques en cours. Seules certitudes des spécialistes : "ça va très vite" et "on n'a encore rien vu". Pour en revenir à notre sujet, une fois qu'on a réajusté les effets de désynchronisation de l'horloge biologique, on se dit que les vacances sont loin d'être terminées. Ce n'est pas un constat désagréable.

jeudi 21 août

Le Ciné Club du jeudi : aujourd'hui, un petit film amateur tourné au début des fifties. On y aperçoit Buddy Holly, le très jeune Johnny Cash, Carl Perkins et Elvis, qui crève l'écran. Admirez la manière de remettre le peigne dans sa poche. On pourrait écrire tout un bouquin rien que sur ce geste, en décrivant et en analysant l'attitude cool/menaçante adoptée par le jeune Presley, probablement influencé par la frime des blacks de Memphis. Ce serait un livre consacré à la Cool attitude - mélange de dandysme, d'arrogance et de désinvolture -, que l'on retrouvait à la même époque chez les musiciens Be Bop et chez les hipsters qui venaient les écouter dans des clubs enfumées. Au bout du compte, c'est toujours à ça qu'on peut évaluer si on a affaire à un vrai rocker.

 

vendredi 22 août

Qui mesure la responsabilité et la solitude des diaristes lorsque la fin de l'été est là (pluie qui dégouline, ciel tout gris, passage inexorable du temps, rentrée qui approche...)? J'écoute du Jazz et pratiquement rien d'autre depuis deux jours. Non seulement les saxophones m'apaisent en ces temps de musique militaire, mais c'est à peu près le seul son que je supporte - avec la voix de Billie Holiday.

samedi 23 août

C'est le moment idéal pour penser à Claude Pélieu et lui rendre hommage, je trouve.

dimanche 24 août

 lundi 25 août

Message aux nouveaux lecteurs. Alors voilà, nous on est le Groupe Fictif d'Intervention Virtuelle (GFIV). On vit dans un lieux non localisé avec précision qu'on appelle le "basement" (une chose est sûre, c'est pas dans le Sud). Il y a Bill, qui dessine des comics un peu barrés mais dont Troudair a livré un excellent mode d'emploi. Il y a Captain P@t, bluesman approximatif dont on ressort l'unique tube en plein "Festival de la Loose". Il ne faudrait pas oublier Joe le Gloseur, qui refuse de voir son nom attaché à une quelconque "production culturelle bourgeoise" mais dont les idées imprègnent tous les aspects du GFIV. Et puis il y a wouam, mais je déteste me présenter, donc on va arrêter là. Bienvenue à tous et à toutes !

mardi 26 août

J'ai beau essayer de prendre ça par tous les bouts, il m'est impossible de réenclencher quelque chose autour de l'idée de retourner au travail. Il est vrai que c'est la même chose chaque année, les vieux lecteurs (ou ceux qui lisent tout d'un coup) pourront le confirmer. Et à chaque fois, j'ai cette crainte irrationnelle de ne pas pouvoir faire redémarrer le moteur. Alors, en attendant, je lis des textes comme celui-là :

Music-box

un reste de café au fond
de la tasse vide dessine
un smiley dans le genre de ceux
qu’on voyait durant les années quatre-vingt
sur les cachets de méta-amphétamine
il est dix heures quatorze
dans son bureau Tim sent monter en lui
l’envie de faire un geste
stupide comme onduler
du bassin contre la photocopieuse
tout en chantonnant Smack my bitch up

Thomas Vinau

Extrait du numéro 5 de la revue Les Etats Civils

mercredi 27 août

Je trouve intérressant le regard décalé de ceux qui se foutent royalement des performances olympiques et s'occupent uniquement de la plastique des sportives. Ces spectateurs parviennent à glisser un peu d'esthétique dans un spectacle par ailleurs assez sinistre. Le truc amusant, c'est que certaines Olympic Girls jouent le jeux à fond (tenues sexy et poses de starlettes). Quelques athlètes allemandes ont même posé à loilpé pour Playboy, mais je n'ai pas le lien (sorry).

Vu un bon film noir français, Sur Mes Lèvres (Jacques Audiard) et un excellent docu sur Picasso (Pierre-André Boutang).

jeudi 28 août

Il y a ceux qui, lorsqu'ils maîtrisent deux ou trois trucs en informatique, traduisent ces compétences en terme de pouvoir. Il est clair que pour eux, la seule vérité, ce sont les rapports de force en présence. Le reste n'est que manipulation de signes creux à l'intérieur d'un espace symbolique sans aucun effet sur la réalité. Une fois qu'on a compris à quel niveau on se situe, tout est OK.

La peinture s'appelle For Real, elle est de Greg Gossel et pour 1500 $ elle est à vous.

vendredi 29 août

Vu Ziggy Stardust and the spiders from Mars de D.A.Pennebaker. On retrouve le style "ciné-vérité" foutraque qu'on avait tant aimé dans Don't Look Back, mais uniquement dans les premières minutes (séance de maquillage dans la loge avec une sympathique apparition d'Angie). La suite n'est qu'un concert filmé, mais quel concert ! Le beau David arbore avec une aisance princière différentes tenues pas évidentes du tout. Il est au sommet de son art et chante divinement un répertoire de rêve composé de bijoux pop impeccablement ciselés. Même avec un jean troué et un t-shirt à deux balles, ça le ferait.

samedi 30 août

Pourquoi Debord ? Pendant une semaine, cette émission de radio not so bad sera en ligne pour donner quelques éléments de réponse à ceux qui se poseraient la question.

dimanche 31 août

"...la disparition des contrastes n'est pas seulement une violence esthétique faite à la vérité musicale, c'est aussi un véritable risque sanitaire dont les scientifiques commencent à prendre la mesure." Gilles Tordjman

 

 

 

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