lundi 24 novembre

Quand je pense à la quantité de livres blacklistés par les spécialistes de la lutte antiterroriste que l'on peut trouver dans la bibliothèque du GFIV, j'en ai froid dans le dos. J'imagine le basement rempli de types encagoulés. Et là, ils découvrent qu'en plus, je n'ai pas de téléphone portable (ce qui constitue une preuve accablante au même titre que des pinces d'archéologue ou un horaire SNCF).

PS : d'autres ont aussi eu l'idée d'exhiber leurs plus mauvaises lectures.

mardi 25 novembre

Le message est clair. Il s'adresse principalement à la jeunesse. Il n'y a pas de lectures anodines. Certaines idées sont intrinsèquement dangereuses pour l'ordre social et nous en suivons de près la circulation. Simple principe de précaution, rien de plus. "Délit d'opinion", dites-vous ? Comme vous y allez ! Vous ne seriez pas ultra-gauche, par hasard ? Au fait, pour ceux qui n'ont pas de portable, il y a deux explications possibles ( également suspectes) : soit une opposition radicale envers les valeurs qui fondent notre société d'abondance et de bien-être, soit le désir d'échapper à toute géo-localisation policière.

mercredi 26 novembre

Je suis à la recherche de petites expos un peu désertées, avec des oeuvres qu'on n'a pas l'habitude de voir. La collection du milliardaire portugais au Musée du Luxembourg répond pleinement à ce cahier des charges. J'ai retenu quelques beaux tableaux surréalistes, un Louise Nevelson tout doré (on croirait Sylvie Fleury) et un très séduisant Flowers warholien. Une bien belle collection, si l'on en juge d'après ce qu'on peut voir ici.

jeudi 27 novembre

Un peu de douceur pour se remettre du combat de femmes auquel nous venons d'assister. J'en connais qui vont kiffer cette galerie. (image : Angie Dickinson)

vendredi 28 novembre

J'avais parlé de la reconnaissance dont bénéficie Robert Crumb dans une partie du monde de l'art contemporain. Là, c'est agnes b. qui publie un comic où il y a plus de textes que de dessins. Crumb se pose des questions métaphysiques sur le corps, la mort, ce genre de choses. C'est très bon et en plus c'est gratuit. Je l'ai trouvé à côté de la caisse à la librairie La Hune.

samedi 29 novembre

(source)

Des bûches qui brûlent dans la cheminée, du jazz cool et des livres. That's all we need.

dimanche 30 novembre

“I have no regrets about leaving when I did. I do not wallow in nostalgia. I have lots of regrets about other things, but then what musician or anybody approaching their 60th birthday doesn't have regrets?” Mick Taylor

lundi 1 décembre

Pour moi, l'entrée dans le mois de décembre s'accompagne inévitablement d'un sérieux coup de blues.C'est biologique, ou neurologique, en tout cas un truc qui me dépasse. Je peux juste accompagner la descente en me disant qu'il s'agit d'un mauvais moment à passer. Ceci dit, il y a quand même quelques trucs qui me réjouissent, comme le fait de pouvoir écouter des enregistrements tout frais des Dolls sans le son heavy des albums studio. Deux possibilités s'offrent à vous : les démos géniales de 73 où on peut les entendre parler entre les morceaux et un live de 74 dans un club newyorkais à l'ambiance super groovy.

mardi 2 décembre

Si quelqu'un me demandait de quel instrument je souhaiterais jouer dans le groupe de mes rêves, je répondrais sans hésiter l'harmonica. Je ne maîtrise pas très bien, mais j'adore sortir des sons de ce petit objet magique qui évoque tant de choses.

Vu Sexe, mensonge et vidéo (Soderbergh). Construction impeccable, acteurs convaincants. J'ai passé un très bon moment.

mercredi 3 décembre

 

Quand le GFIV s'est installé sur le "réseau" (circa 2001), il y avait déjà Thierry Theolier dans un coin qui s'agitait et foutait un sacré bordel virtuel. Nous ne l'avons jamais croisé dans le monde réel. La soirée organisée pour ses 40 ans aurait pu être l'occasion. Hélas, nous ne pouvions être à Paris à cette date. Happy birthday, crevard !

jeudi 4 décembre

C'était assez marrant, vers 2001, d'explorer un nouveau terrain d'expérimentation avec la possibilité de faire des rencontres en dehors de sa sphère sociale. Mais le territoire a rapidement été balisé et formaté, chacun s'est installé dans ses habitudes et vers 2003, le frisson de l'imprévisible s'était déjà envolé. Ceci dit, il est exact que ce qui nous arrive sur le web n'a rien à voir avec les expériences vécues dans le monde réel. Les faibles souvenirs inconsistants qu'on en garde en sont la preuve.

Fin d'une légende rock : Phil Spector n'a jamais pris les Ramones en otages durant l'enregistrement de End of the Century en 1980 en les braquant avec une arme à feu.

vendredi 5 décembre

Pas en état d'écrire. J'attrape le livre le plus proche sur l'étagère au-dessus de moi. Il s'agit de Banalités métaphysiques du philosophe roumain Alexandru Dragomir. J'ouvre au hasard. Je lis ceci : " La tendance "cultivée" à intégrer uniquement intellectuellement, logiquement, ce qui est dit, représente non seulement un appauvrissement, quelque chose de négatif, mais encore , à la longue, elle est de surcroït illusoire et décevante."

samedi 6 décembre

Il n'y a pas grand chose de plus absurde et vain qu'une société consumériste en bout de course essayant de se convaincre qu'elle va "repartir" un jour. Même si cela se produisait (ce qui n'est pas évident), ce serait pour revenir heurter le même mur encore plus violemment, l'orientation étant restée exactement la même.

dimanche 7 décembre

lundi 8 décembre

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Le truc qui m'a fait plaisir, c'est d'apprendre que se tenait à Paris une exposition consacrée à la collection Marc Zermati. A lire : l'interview "look back" ou comment l'un des pionniers du punk en France (Open Market, Skydog, Mont de Marsan) remet l'Histoire en perspective en redonnant aux hippies la place qui leur revient.

Bonus : la vidéo !

mardi 9 décembre

(source)

Je vais essayer de ne pas trop plomber l'ambiance avec mon Christmas Blues (assez costaud cette année). Journées ternes, activités pas vraiment palpitantes, retour régulier des journées de travail de plus en plus hardos. Ils sont où les motifs de réjouissance ? Je n'en vois pas pour l'instant, mais c'est probablement que je ne dois pas regarder au bon endroit.

mercredi 10 décembre

Comme dit le duc de Trèfle, "Bill Térébenthine ne fait pas de la bande dessinée, il fait du free jazz et des émeutes". Ses premières publications papier ne se trouvent pas dans des revues BD mais dans Chimères, la revue des schizoanalyses (numéro 68 en vente dans les bonnes librairies).

jeudi 11 décembre

 


Le Journal ne s'intéresse pas à la chanson française, c'est un fait. Voici notre découverte 2008. Pas vraiment révolutionnaire sur le plan musical, mais beaucoup plus drôle que la moyenne. "Il faut lire Martinet", répétait-on depuis quelques semaines sur divers blogs littéraires avec la conviction de ceux qui veulent vous faire partager leur plaisir. Ma décision est prise, je vais "lire Martinet" - et le fait qu'Assouline s'y soit mis aussi ne me fera pas changer d'avis.

Vu Les lumières du Faubourg (Kaurismaki). Minimalisme glacial, cadrages efficaces et blues finlandais. Un film de saison.

vendredi 12 décembre

"Je pense que les gens de Tarnac sont dangereux aux yeux de l’appareil d’Etat parce qu’ils peuvent représenter un lien entre la jeunesse étudiante et la jeunesse populaire. Ils sont un peu l’un et un peu l’autre, et cette liaison-là est quelque chose que le pouvoir craint terriblement. " Eric Hazan

Vu le début de Lost in translation (S. Coppola). Tenu une vingtaine de minutes, difficilement.

samedi 13 décembre

 

Vu à la télé : un très bon docu sur la grande Françoise. On peut le voir (ou le revoir) ici, gratos jusqu'au 19.

dimanche 14 décembre

 

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