lundi 31 mai

Fans du GFIV, ne dites pas (c'est déjà arrivé) : " Bravo pour le mauvais goût et l'aspect rudimentaire de votre site ". Captain Pat est très content de réussir ça sur Dreamwaver. Et moi, je trouve ça beau.

mardi 1 juin

Je déteste Garouste. Tout me révulse chez lui : les sujets mythologiques, les déformations chichiteuses et sans force, le style appliqué et prétentieux - sans parler du ringard qui pose, palette à la main, dans le Figaro Madame. Garouste est au-delà du kitsch (qui peut toujours être soupçonné d'en rajouter volontairement), il est juste con. Sa connerie transparaît dans chaque trait, dans chaque composition boursouflée, dans chaque interview creuse et totalement dénuée d' humour (la seule chose qui aurait pu le sauver un peu). Une prochaine fois, je vous parlerai d'un artiste que j'aime bien et que l'on a un peu oublié : Robert Malaval.

mercredi 2 juin

Il ne reste pas beaucoup de sujets de conversation où l'on puisse donner vraiment son avis sans être regardé avec de grands yeux. Alors on dit n'importe quoi, ou l'on acquiesce en silence, lorsqu'il n'y a rien d'autre à faire. Je pense que nous somme nombreux à garder pour nous ce que nous pensons, tout en sachant que nous avons plutôt raison de ne pas être d'accord avec la doxa, l'opinion majoritaire du moment. Il n'est pas interdit de voir, dans ce décalage entre pensée subjective et pensée collective, la source de la multiplication des blogs sur Internet.

jeudi 3 juin

Je ne sais pas comment qualifier la forme de misère que je constate chez certaines personnes que je croise au quotidien. Il ne s'agit pas d'une misère matérielle : nous sommes très largement au-dessus du seuil de subsistance. Il ne s'agit pas d'une misère culturelle : ces gens sont au courant, savent que des choses existent. Rien à voir avec ce qu'on appelle "misère spirituelle" lorsque l'on entend par-là un quelconque "appel du religieux". Faute de pouvoir nommer cette misère particulière, je tenterai de la décrire comme une coupure, brutale et radicale, avec le monde du rêve et de la magie, et qui se traduit par une réduction drastique du champ de l'expérience.

vendredi 4 juin

Suivre le cours des événements, épouser la situation, agir dans l'improvisation, au dernier moment. Quels que soient les résultats, une telle méthode paraîtra toujours suspecte aux yeux de ceux qui sont habitués à programmer et planifier des objectifs qui ne seront jamais atteints.

samedi 5 juin

J'avais oublié le journal, ce matin. Je n'étais pas bien, et je ne savais pas pourquoi.. Maintenant, je sais. Je viens de taper la date. C'est mon anniversaire.

dimanche 6 juin

Ah, les Genuine basement tapes ! Il n'y a que ça pour m'aider à passer le cap en douceur. Les choses filent à une vitesse terrible lorsqu'elle nous ennuient. Et lorsqu'on veut aller vers du nouveau, que les changements sont lents !

lundi 7 juin

Certains pensent que l'improvisation est une facilité; moi, je ne trouve pas. La concentration nécessaire à l'improvisation est bien plus grande que celle requise pour l'éxécution d'un programme planifié (même en incluant une marge d'adaptation à la périphérie). A vrai dire, cela n'a même rien à voir avec ce que l'on met habituellement sous le mot "concentration".

mardi 8 juin

Il faudrait me voir, devant mon ordinateur, attendant le déclic, l'arrivée des premiers mots, d'une phrase. Regards par la fenêtre, élans vers le clavier qui n'aboutissent pas. Toute la panoplie des matins où ça ne vient pas.

mercredi 9 juin

La langue administrative n'est pas une langue neutre, objective. Elle gomme volontairement la subjectivité et l'émotion pour aboutir à des mots qui semblent tomber du ciel d'eux-même. En fait, c'est la langue du pouvoir.

jeudi 10 juin

Les gazs à effet de serre, le changement climatique ? Qu'est-ce que les milliardaires texans et saoudiens peuvent en avoir à faire ? En attendant , on évolue dans une sorte de début de film catastrophe écolo-SF (genre "Soleil vert").

vendredi 11 juin

J'ai repris de l'altitude, et je réalise que j'ai été down pendant quinze jours. Les variations d'humeur sont indispensables, comme l'alternance des phases de veille et de sommeil. On s'ennuierait, en état de béatitude perpétuelle ou de déprime permanente. Il nous faut des saisons.

samedi 12 juin

Garder son cap, voilà qui demande la plus grande énergie. La pensée devient difficile (il s'agit, plus que jamais, d'un exercice solitaire, vaguement asocial). Nous somme encore un peu protégés, ici, dans la vieille europe, par l'héritage des valeurs humanistes, que l'on maintient dans le formol pour ne pas avoir à annoncer que l'on a complètement revu le décor.

dimanche 13 juin

Une rude journée en perspective : café, terrasse, soleil, lecture, musique, écriture, soirée électorale ("pas d'incidence sur la politique intérieure").

lundi 14 juin

La marge d'action dont nous disposons n'est pas déterminée par la situation elle-même, mais par l'idée que nous nous faisons de cette situation. La lecture légitime d'une situation, véhiculée par un pouvoir en place en un lieu donné, a pour fonction de réduire la multiplicité des réactions individuelles divergentes.

mardi 15 juin

Lire Deleuze (ou Foucault, ou Lyotard, ou même Barthes), c'est comme se pencher sur les systèmes de croyance d'un peuple très éloigné. La pensée critique, qui est là comme une évidence nécessaire, nous paraît étrange. Il est vrai que nous vivons dans un monde où elle est absente - ou alors très timide, de surface (les anti-pub). Lire Deleuze est une manière de mesurer l'ampleur de la régression intellectuelle.

mercredi 16 juin

En ce moment, le DVD de Mulholland Drive passe en boucle, le soir, dans le basement. Pat coupe le son et met Beth Gibbons. Il conseille de regarder le film ainsi, comme un long clip pour la chanteuse de Portishead.

jeudi 17 juin

Juste les courses, les repas, dormir, s'habiller, rouler en voiture, je trouve le cadre un peu étroit. J'ai décidé très tôt d'envisager des points de vue différents. Plus tard, lorsque j'ai réalisé que la société entretenait cette obsession matérielle dans le but d'assurer l'écoulement de la marchandise, j'ai voulu déserter. Encore un peu plus tard, j'ai compris qu'il fallait que les conditions de survie soient largement assurées pour pouvoir espérer s'en détacher.

vendredi 18 juin

Je m'amuse beaucoup ces jours-ci. Le hasard me place en situation de concurrence avec des personnes ni très sympathiques, ni très fair play. Tous les coups tordus sont permis. Un vrai régal.

samedi 19 juin

J'ai un besoin urgent de vacances. Pas pour glander ou faire du tourisme. Pour me mettre vraiment au travail sans interruptions intempestives.

dimanche 20 juin

J'ai cette chance de pouvoir être mon propre patron sur le net. Alors, comme j'en ai besoin, je m'offre des vacances. Retour prévu vers le début de l'été. En attendant, have some fun.

jeudi 8 juillet

Je reviens juste pour faire un peu de pub. Les deux feuilletons de l'été.

Le Netplane de la GFIV airlines à la dérive. Vous vous inscrivez, vous montez à bord, et vous suivez les épisodes. Vous pouvez intervenir en tant que personnage et faire évoluer l'action (qui traine un peu pour le moment).

Une autre révolution, by Troudair. J'avais émis des réserves sur les premiers épisodes, maintenant c'est excellent.

Voilà. Je repars travailler sur un truc universitaire où j'essaie de formuler mes idées dans une langue "scientifique". Cela demande de la concentration. Je reviens dès que je peux.

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